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vendredi, mars 29, 2024

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Wandaful : Rachel Dolezal, celle qui se faisait passer pour une noire

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Après avoir déchaîné le Web, Rachel Dolezal, qui se faisait passer pour une Noire, a démissionné. Le monde change Wanda People…

Les apparences sont parfois trompeuses. Fardée pour avoir la peau foncée, les cheveux bouclés, Rachel Dolezal s’est fait passer pour une Afro-Américaine pendant plusieurs années. Elle vient de démissionner de ses fonctions au sein de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), une organisation américaine de défense des droits civiques. Au fil des jours, les médias ont révélé les nombreuses parts d’ombre de cette activiste. Sur Internet, les parodies, les faux montages et les commentaires vidéo se multiplient. Retour sur les temps forts de cette incroyable affaire.

Jeudi 11 juin. Le site Cdapress.com publie un article s’interrogeant sur les origines ethniques de Rachel Dolezal, présidente de la section NAACP de la commune de Spokane (État de Washington). Professeur de civilisation africaine à l’université, cette femme de 37 ans se présentait comme une Afro-Américaine depuis 2009, jusqu’à ce que ses propres parents, interrogés par Cdapress.com, publient des photos de leur fille. L’information est aussitôt reprise par le site local d’information The Spokesman Review.

Ses parents, de type caucasien, ont eu deux enfants, Rachel et un garçon, et ont adoptés quatre enfants afro-américains, une fille et trois garçons. Dans une interview télévisée de KHQ, Ruthanne et Lawrence Dolezal, les parents de l’activiste, qui s’est autoproclamée « afro-américaine », expliquent que leur fille « recrée la réalité et se réinvente. Rachel est caucasienne de naissance et les photos le prouvent. » Sur la transformation de Rachel en Afro-Américaine, la mère de la jeune femme ajoute : « Elle sait que c’est faux. Mais maintenant, elle pense peut-être que c’est la vérité. »

Vendredi 12 juin. Dans une première interview d’à peine 40 secondes, Rachel Dolezal est interrogée sur ses parents et ses origines. Hésitante, se sentant démasquée, la fausse Afro-Américaine tourne le dos à la caméra et met fin à l’interview. Les réseaux sociaux s’emparent du phénomène et la vidéo devient virale. Sur Twitter, les internautes se lâchent avec humour sous le hashtag #AskRachel. Le même jour, Rachel Dolezal ne se verra pas confirmé son mi-temps de professeur à l’université, et la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) tient son premier comité pour décider du sort de sa présidente.

13 et 14 juin. L’affaire Rachel Dolezal fait le tour des journaux et des shows télévisés américains, et de la presse internationale. Au fil des jours, l’enquête révèle les nombreuses parts d’ombre de cette pasionaria, qui est allée jusqu’à se déclarer afro-américaine lors de son entretien d’embauche à l’université. Rachel Dolezal, qui a rompu tout lien avec sa famille, a accusé ses parents d’avoir abusé d’elle, de ses frères et de sa sœur. Pour ses parents, qui démentent fermement ces accusations, Rachel « souhaite détruire sa famille ».

Lundi 15 juin. L’ancienne présidente de la NAACP annule sa conférence de presse et diffuse une lettre de démission sur Facebook. Le même jour, Ruthanne et Lawrence Dolezal réagissent sur cette démission sur NBC News et espérent que leur fille « va retrouver sa vraie identité ».

Mardi 16 juin. Les parodies et les commentaires vidéo se multiplient sur YouTube et se partagent sur les réseaux sociaux. De leur côté, les médias analysent « le cas Dolezal ». Vingt-quatre heures après sa démission, Rachel Dolezal (dont l’état mental n’a pour l’instant pas été mis en cause) continue de se considérer comme une femme noire. Sur la chaîne NBC, elle raconte : « Je sentais qu’à un certain moment, je serais obligée de m’expliquer sur la complexité de ma personnalité. » Durant l’interview, la militante raconte que le sentiment d’être noire remonte à son enfance. « Quand j’avais 5 ans, je me dessinais en princesse noire, avec des cheveux noirs frisés. C’est comme ça que je me voyais. » Lorsque le journaliste Matt Lauer l’interroge sur l’historique de son mensonge, Rachel raconte que tout a commencé par des articles de presse. « Ça a commencé quand je travaillais pour les droits de l’homme dans l’Idaho. Un premier article m’a présentée comme transraciale. Puis, dès que l’opposition s’est manifestée contre mon travail, l’article suivant m’a présentée comme métisse. Dans l’article suivant, paru après que j’ai été victime d’un cambriolage et de diverses nuisances, j’ai été identifiée comme une femme noire. » Rachel, qui est une fervente militante des droits civiques et raciaux, n’a tout simplement jamais démenti. Coiffeuse spécialisée dans les cheveux crépus et frisés, elle explique qu’elle apprécie les bains de soleil et qu’elle a souvent changé de coiffures. Mais elle réfute toutes les accusations de blackface (1). « Je suis très concernée par la question du blackface. Et ça n’est pas une performance théâtrale ou une parodie de Naissance d’une Nation (2). Ce que je traverse relève d’un ressenti réel et personnel. Ça n’est pas juste une représentation visible : c’est aussi une expérience intime. »

Plus bas ne manquez pas ce que Wendy Williams a à dire sur Rachel Dolezal.

(1) Pratique théâtrale répandue au XIXe siècle qui consiste à maquiller des acteurs blancs en personnages noirs.
(2) Film de 1915 parlant de la guerre de Sécession. Premier grand succès du cinéma américain, le film a été accusé de faire l’apologie du racisme et du Ku Klux Klan.

Le jour de son mariage, Rachel est entourée de ses parents, de son frère naturel (à droite de la photo), de sa sœur et de ses trois frères, tous quatre adoptés et d’origine afro-américaine. Photo de famille


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