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vendredi, avril 26, 2024

Ça chauffe !

Chronique : Ces clichés qui collent à la peau des ethnies camerounaises

Wanda People, qu’est-ce qu’on n’a pas encore entendu sur telle ou telle ethnie camerounaise ? Notre société est jonchée de stéréotypes à l’égard de chacune des tribus qui la composent. « Ooh ceux-ci sont trop comme ci, Ooh ceux-là font trop comme ça… ». La Wanda Team a choisi de revenir succinctement sur les clichés qui collent à la peau de certaines de nos ethnies, mais surtout de ce qu’on devrait plutôt voir de positif. Tout en humour, nous visons aussi à sensibiliser sur un problème sérieux qui mine encore parfois nos comportements en société : Le tribalisme.

Les Douala, idées reçues : Les mimba et la paresse !

Cérémonie du Ngondo

L’Homme Douala hérite du cliché du narcissisme. Prétentieux, il crane comme il n’est pas possible ! Il n’aime pas trop faire d’efforts ni se tracasser. Il aura plus d’attention ouplus d’énergie pour ses habits que pour ses problèmes personnels, son couple ouson ménage. Il aime faire les manières et se prendre pour un prince. Lephysique a son importance, hors de question de se négliger. Si la poussière letouche c’est comme si le fouet est passé sur lui. Ne teste pas l’impertinence.

L’Homme Douala est paresseux et pas très ambitieux. Il aime que tout soit fait pour lui. Tellement flemmard qu’il peine à courtiser une fille. Il préfère s’habiller bien pour que la go vienne directement jusqu’à lui. Il aime les filles qui savent s’imposer, cela lui évite de trop se déranger pour gérer les problèmes. Il sait se faire discret devant sa copine ou sa femme. Ils aiment se faire accepter et veulent toujours avoir des statuts particuliers, du moins n’aiment pas être considérés au même niveau que les autres.

Alternative : Pourquoi ne pas tout simplement dire que l’homme Douala aime prendre soin de lui et de son apparence ?

Les Bassa’a, idées reçues : Les problèmes et la sorcellerie !

Ruben Um Nyobe

La bouche du Bassa’a lave et purifie ! Plus gueulard que lui tu meurs ! C’est le cliché qui parle. Réputé pour acheter les problèmes, L’Homme Bassa a la gueule, la mauvaise bouche. On va jusqu’à dire qu’il marche avec le timbre (pour te porter plainte sans tarder !). Il critique tout et rien et peut te démonter le cerveau en moins de 5 minutes. Les problèmes ne durent pas moins d’un mois avec lui et il vous garde la rancune jusqu’à la gare.  Il aime mépriser et contrôler mais par-dessous tout, il est chiche !

Macho, il est toujours nerveux et ne supporte pas que sa femme ait un salaire trop élevé. Il veut tout dominer. Ce sont des « longs crayons » alors ils doivent affirmer leur intellect au-delà de toute concurrence.

A côté de ça on les connait surtout pour leurs villages où la pratique de la sorcellerie se ferait même en plein jour. N’énerve pas le bassa’a n’importe comment, tu risques ta vie. Dérange le plutôt au lit, il paraît qu’ils savent bien faire l’amour.

Alternative : Pourquoi ne pas dire tout simplement que les Bassa’a sont conservateurs et de grands intellectuels ? Des gens opiniâtres qui défendent les idées dont ils ne démordent pas.

Les Bamiléké, idées reçues : L’intérêt et l’autarcie !

Roi de Bandjoun

L’Homme Bamiléké jouit à tort ou raison du cliché de la fourberie. Il ne dort jamais les deux yeux fermés. Toujours en train de réfléchir sur quel profit accomplir, il est réputé pour faire tout par intérêt. En amitié et même par parfois en amour, tout est calculé. On n’est jamais sûr avec le Bami. Sauf bien entendu en affaire, où il est toujours considéré comme celui qui a réalisé l’impossible !

L’immeuble pousse, c’est forcément le Bami. Le terrain produit, c’est le Bami. Bac + 15 en commerce et en réalisation de profits !

Aussi, les Bamilékés sont réputés pour leur solidarité exclusive. Ça se passe entre eux et rien qu’entre eux. Et s’ils convoquent une autre ethnie à s’associer à leurs desseins, certaines langues vont même jusqu’à dire que c’est dans le but de les prendre dans le « famla*». Le cliché est de taille ! En résumé, un Bamiléké, selon le stéréotype qui lui attribué par la société camerounaise, est un fin manipulateur et calculateur !

Alernative : Pourquoi ne pas tout simplement dire que le Bamiléké est un brillant travailleur, au sens fin des affaires, solidaire et qui sait entretenir son réseau de relations ?

Les Béti, idées reçues : Le pouvoir, le sexe et l’alcool !

Les têtes brulées

« C’est vous qui avez le pays noor ? » Ils n’entendent que ça ! Béti est synonyme de prestige. Ce n’est pas l’argent qu’il cherche comme le bamiléké, ou même le savoir comme le Bassa’a. Lui c’est le pouvoir ! Il veut être sur un piédestal. Il aime les honneurs, il aime faire parler delui. Les Béti aiment qu’on les écoute bavarder. Il est au-dessus de toi, ça, dans sa tête c’est un fait ! Il ne doute pas.

L’Homme Béti aime jouer la vie, il aime en profiter. Il cède facilement à la tentation. Pour se faire plaisir, il n’hésitera pas à dépenser pour ses amis, pour enjoy, pour se faire voir ou faire parler de lui. Ils aiment bien faire parler d’eux, allez un peu les écouter dans les bars de Yaoundé. Ils aiment aussi la bagarre. Il faut bien défendre son honneur jusqu’au bout !

 Ils sont réputés pour aimer le sexe, surtout la gente féminine. Même si les autres ethnies semblent penser qu’ils ou elles ne sont pas très doué(e)s en la matière. (Donc vous avez quand même testé hein ?!)

Alternative : Pourquoi ne pas tout simplement dire que le Béti est très expressif ? Il a confiance en lui, a la joie de vivre et aime profiter des bienfaits de la vie quand il le peut ?

Les Bamenda, idées reçues : L’alcool, les vêtements tape-à-l’œil et la feymania !

Jeux olympiques 2016 au Brésil

Déjà, ils sont traités de Bamenda pour désigner toute la communauté anglophone. Très réducteur donc ! Ensuite, ils sont montrés du doigt pour plusieurs raisons. L’alcool en est l’une d’elles.

L’Homme Bamenda est à l’ouverture et à la fermeture du Snack Bar. Un phénomène qui transcende les âges. Quand vous faites votre footing matinal,vous le croisez toujours au taquet, bouteille à la main, ou prêt à sauter sur un collègue tout aussi ivre que lui. Comme s’ils seraient les seuls à boir dans cette République.

Le Bamenda ou plutôt la Bamenda aurait un style vestimentaire très particulier. De sorte qu’on peut deviner à la simple vue de leur accoutrement leur origine ethnique. La couleur et le bling bling sont leurs atouts charme. Ils s’inventent parfois des vies de voyageurs ou exagèrent sur leur comportement de « bush-fellas » (ceux qui ont vu les States et sont rentrés).

Ils sont réputés pour être des « Feymens », ou « Scamar », autrement dit des escrocs. Parfois même décrits comme « simplets ».

Alternative : Pourquoi ne pas tout simplement dire qu’en plus d’être avenant et le Bamenda est ouvert au monde, et a un sens du style très recherché ? Et qu’après avoir abattu un travail acharné, il se plait à faire la fête ? Ce qui n’est pas un problème de vouloir se détendre surtout lorsqu’on travaille très dur. Work hard, play harder.

Les Wadjo, idée reçue : Sans pitié !

Fantasia – Nord Cameroun

« Wadjo », c’est ainsi que le reste du pays appelle ceux du Nord du pays. « Ti blague zé te ti », « je vé tezirgouiller » ! Persécuté pour son ton un peu spécial, l’Homme Wadjo aurait le cœur comme l’os du bœuf ! C’est sucré mais si tente d’avaler ça de travers,fais tes prières. Ils sont solidaires dans la bagarre. Ce sont les longscouteaux que tu veux voir ? Il t’avertit une fois et n’a qu’une parole. Ilte donne les interdits et les règles à respecter.

En couple le Wadjo sait quand-même se montrer attentionné, il sait s’occuper de sa famille. Et pour les plus fortunés, savent mettre leur femmes même copines à l’aise, dans le confort et tout le luxe possible, c’est comme ça qu’ils piègent les femmes. Il paraît qu’ils sont très généreux. Ils aiment la discrétion mais savent être très intransigeants sur certaines choses. Ils ne badinent pas, quand ça ne va pas, on tombe vite dans l’extrême.

Alternative : Pourquoi ne pas tout simplement louer l’intégrité des Wadjo et leur droiture ? Ce sont des personnes de paroles et à qui l’on peut se fier.

Wanda People, si vous vous êtes sentis visés, voire vexés, ou même pas du tout reconnus dans ces dires, dites-vous bien que c’est ce que ressent votre voisin quand vous le qualifiez par ces différents stéréotypes.

Apprenons juste à nous apprécier les uns, les autres, à rire de nos petites manies respectives avec bienveillance. Mais surtout se concentrer sur les bons côtés des uns et des autres, parce dans notre Histoire, il aura fallu la combativité des Bassa’a, le sens des affaires des Bamileke, le charme des Douala, la droiture des Nordistes, la joie de vivre des Beti, le dur labeur des Bamenda et tout le reste du Cameroun pour faire du Cameroun ce qu’il est aujourd’hui. Car c’est toute cette diversité, cette mosaique culture qui fait la beauté du Cameroun et sa richesse ! Soyons en fiers ! L’homogéneité est tellement plus banale ennuyeuse !

Gardons le sourire et disons « Non au Tribalisme » !

C.B.

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