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mardi, mars 19, 2024

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Chronique : Les Fake News, un business profitable

Aujourd’hui AdicomAcademy attire notre attention sur Les Fake News via une chronique de Laure Gnagbé Blédou…

« Ah non mais Laure, l’histoire du riz en plastique, c’est vrai ! »
Nous sommes à Bamako, en septembre 2019, je discute des intox sur internet avec une amie sénégalaise qui n’en démord pas : « ça, c’est pas une fake news ». Plus de deux ans après plusieurs enquêtes très documentées démontant cette théorie du complot du faux riz chinois, la psychose est certes retombée mais rien n’y fait : cette « fausse nouvelle » a encore ses adeptes… et tous les clics qui vont de pair ! Cette persistance nous a poussé à nous interroger sur l’un des moteurs des fake news : leur lien avec l’industrie publicitaire digitale.

Voici, en trois points, le résumé d’un échange dense sur les fake news et l’intérêt pour les marques de mieux comprendre le phénomène pour se protéger, avec Michel Juvillier, créateur de l’émission « The Programmatic Society ».
Les fake news, ça rapporte gros. « Selon une étude menée par l’ONG Global Disinformation Index (GDI), les sites extrémistes et de fakenews génèrent chaque année plus de 235 millions de dollars en publicité. Le phénomène des fake news qui pourrait paraître comme une pure activité de désinformation est en train de devenir une activité lucrative au service du cynisme de certains acteurs mal intentionnés… »
Programmatic & fake  « Auparavant les achats se faisaient par une agence média. Aujourd’hui avec le programmatique, c’est à dire l’utilisation de logiciels pour effectuer la vente et l’achat de publicité sur internet, on n’achète plus des espaces, mais des audiences. Audiences qui peuvent être ciblées sur des centaines, voire des milliers de sites différents. Et parmi ces sites, on a de fortes chances d’y trouver des sites extrémistes ou de fake news… »Pour en savoir plus sur la stratégie anti fake news de Facebook, c’est ici (en anglais). « Ce qui compte pour un article de fact-checking », vérification de faits, par Africacheck, le site mis en place par Facebook pour le continent africain.Et ici Hoaxbuster, la plateforme collaborative d’analyse de ce qu’on a longtemps appelé les « canulars »
Les voies du « brand safety »  et de l’éducation « Les marques et entreprises ont compris leur responsabilité sociale et sociétale. Il en va des messages véhiculés avec aujourd’hui un défi supplémentaire : contrôler là où les messages sont véhiculés. Par exemple, en France, le Syndicat des régies Internet (SRI) a mis en place un label appelé « Digital Ad Trust » afin de permettre aux annonceurs de diffuser leurs messages dans un environnement dit « Brand Safety » (Image de marque préservée). Aujourd’hui, il y a près de 140 sites labélisés couvrant + de 29,5 millions d’internautes. »
 Cliquez ici pour avoir les chiffres de l’étude 2018 menée par Buzeff concernant la confiance accordée par les internautes du Maroc notamment aux annonces publicitaires visibles sur des sites Web premium.
 « De plus, l’éducation est primordiale. Au même titre que l’Instruction Civique, l’apprentissage de l’usage des nouveaux médias et supports digitaux devrait être obligatoire. C’est vital pour la bonne santé des démocraties. »

Laure Gnagbé Blédou pour AdicomAcademy, la Newsletter dédiée à créativité digitale africaine

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